mardi 9 mai 2017

De l'autre côté du Bosphore



Franchir le Bosphore par le Pont des Martyrs à quelque chose du rite initiatique, un peu comme celui de traverser la baie de San Francisco par le Golden Gate. Sauf qu’ici la porte s’ouvre sur un nouveau continent plein de promesses pour les voyageurs sur la route de l’Orient.
Le temps est magnifique ce 8 Mai. Caméras « GoPro » installées pour immortaliser ce moment et le partager au retour avec les amis. On y va doucement, histoire de déguster chacun des 1500 mètres de l’élégant ouvrage d’art.
A droite, barrant l’horizon telle une frise orientaliste, le vieil Istanbul.
En contre bas, dessinant d’éphémère sillage d’écume sur fond de mer turquoise, quelques cargos vont et viennent dans le détroit.
A gauche, la perspective vers la Mer Noire. 
Où l’on voudrait que le temps se ralentisse pour mieux profiter de l’instant.

Sortie de la mégapole d’Istanbul, on aborde l’Asie mineure par l’Anatolie, en cette saison collines verdoyantes plantées de noisetiers et noyers. Sur la bande côtière, quelques maisons de bois desséchées aux allures des squelettes de poissons devant la mer bleue ce jour-là.
Au premier abord rien ne semble vraiment différent. Mais au fur et mesure que l’on s’enfonce dans les terres, les villages deviennent plus modestes, les routes plus approximatives et les activités exclusivement agricoles. Des gros travaux en cours aussi pour développer le réseau routier, avec de spectaculaires percées dans le paysage. Le progrès est en marche, notion toujours un peu subjective mais qui se matérialise pour la population par une modernisation des infrastructures et un réel désenclavement.
 
Nous décidons de sortir des sentiers battus. La route devient un routin cahoteux et boueux. Le ciel se charge de gros cumulonimbus près à décharger leur énergie. Les premières gouttes nous invitent à enfiler les tenues de pluie puis à stopper à la gargote du prochain village sous les trombes d’eau. C’est un déluge agrémenté de spectaculaires coup de tonnerres et éclairs striant le ciel de la vallée. Très prévenant le cafetier nous offre thé sur thé brulants fort bienvenus, tandis que le seul client de l’établissement essais d’entamer en Allemand quelques bribes de conversation pour expliquer que plus loin la route n’est plus praticable. Nous verrons bien…
Il faut dire qu’ici, curieux de notre périple, les gens sont d’une extrême gentillesse, à la fois prévenants, serviables et enthousiastes à l’idée que nous traversions intégralement leur grand et beau pays.
L’orage semblant passé nous repartons. Effectivement, quelques kilomètres plus loin la route devient une piste en chantier ravinée par les trombes d’eau et le passage répétés des véhicules. Et la pluie qui recommence, l’occasion d’apprécier la pertinence du choix des pneus tout-terrain montés pour ce voyage. (Pour les motards intéressés, des Michelin Anakee Wild).

Nous rejoignons Devrek la nuit tombante. 
Le temps de trouver un hôtel et l’orage repart de plus bel. C’est un véritable déluge agrémenté d’un festival d’éclair qui s’abat sur la ville.
Très heureux d’avoir trouvé un toit pour la nuit.




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