jeudi 4 mai 2017

Dans les Balkans vers Sarajevo



Quittant le Croatie pour entrer en Bosnie, nous nous enfonçons doucement dans les Balkans vers Sarajevo. Routes à « virolos » très plaisantes à moto dans des paysages de moyenne montagne parsemés de villages bucoliques où les gens marchent à pied. Scènes typique d’une économie basée sur une modeste agriculture.
D’une localité à l’autre les mosquées succèdent aux églises et parfois même se côtoient. Très peu de femmes voilées, assises avec les hommes aux terrasses des cafés. Pourtant se dégage de ces gens une sorte de mélancolie, stigmates d’une guerre civile pas encore effacés où des voisins se sont affrontés pour de mauvaises raisons, traces de violence encore visibles sur de nombreuses constructions. Et tous ces cimetières récents en périphérie des communes… On ressent comme un malaise difficile à dissiper.

Nous rejoignons Sarajevo en fin d’après-midi. Ville Olympique des jeux d’hiver de 1984, puis ville martyre assiégée pendant 4 longues années par les nationalistes Serbes au début des années 90. A l’époque une honte pour l’Europe et son incapacité d’agir. Entrant dans la capitale on comprend assez vite comment cela fut possible, tant elle est enclavée entre les reliefs montagneux.
Rejoignant le centre-ville les souvenirs me reviennent en masse : c’était l’été précédant les olympiades de 1984. Avec mon complice Franck, nous avions entrepris un tour d’Europe en voiture. Lors de notre passage à Sarajevo j’avais été arrêté en train de prendre des photos dans une zone interdite, puis m’était évadé. Un grand moment d’émotion. Nous avions alors rapidement poursuivi notre aventure vers la Roumanie de Ceaucescu, et, au terme d’un périple mémorable au cœur du pays en dehors des sentiers battus (et autorisés), nous étions faits expulser pour 10 ans. Le contexte géopolitique de l’époque n’était pas simple non plus…

Des quelques pas faits ce soir dans Sarajevo se dégage d’ici une belle énergie. Mélange de cultures d’une population jeune qui veut passer à autre chose. Agréable contraste avec les campagnes encore groggy de ce qui est arrivée il a y tout juste une génération.
Comme si, pour les gens de la terre, le temps passait plus lentement.
Comme si, pour les citadins, les pages se tournaient plus vites. 





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