mardi 16 mai 2017

Bakou



Pendant que mes camarades essaient de dépanner les problèmes électriques de la moto de Didier, plus de phare ni de démarreur depuis cette après-midi…, comme promis je vous raconte Bakou.
Pas grand-chose à dire de l’hôtel minable dans lequel nous sommes descendus, ni du patron à l’haleine de chacal complètement ivre à l’heure du petit déjeuner. C’en était presque gênant, à défaut d’être drôle, tant les employés essayaient de faire bonne figure devant les frasques pitoyables du bonhomme également motard. Au moins nous échappions à sa proposition de la veille de nous faire-faire le tour de la ville avec ses copains riders…
Quittant les lieux rapidement, notre objectif est une promenade informelle dans la ville jusqu’à la baie.
L’impressionnante modernité de la cité saute aux yeux en arrivant. Honnêtement assez différent de ce que nous imaginions : larges avenues, bâtiments et immeubles modernes aux élégantes formes curvilignes, musées à l’architecture dernier cri côtoient lieux de cultes et palais de la belle époque parfaitement entretenus. Des zones vertes tirées à 4 épingles agrémentent agréablement ces paysages urbains mêlant les époques.
 
Trouver son chemin dans une telle ville à 3 motos n’a rien de très évident sans GPS. Après un peu de jardinage dans des quartiers résidentiels puis administratifs, nous débouchons sur le circuit de F1 qui nous mène jusqu’au creux de la baie. Oui, vous avez bien lu. Depuis l’an dernier se déroule ici un Grand-Prix urbain. Nous l’ignorions avant d’y venir.

De la baie la vue est saisissante. Au large cargos et tankers en route vers le port de commerce. A l’Est les constructions modernes s’étalent dans une longue frise de béton de verre et d’acier sans faute de gout. De l’autre côté, vers l’ouest, la zone industrielle pétrolière jusqu’à la pointe du cap. C’est ici que les premiers forages mirent en évidence le potentiel pétrolier de la Caspienne. Faute de temps nous n’irons pas explorer ce territoire souillé par plus d’un siècle d’exploitation, aujourd’hui en jachère avec des derricks abandonnés et en cours de dépollution. Au creux de la baie, une belle enfilade de façade de la belle époque devant la vieille ville.
Tout cela donne une réelle impression d’opulence sans le bling-bling superfétatoire.

Nous repartons vers la Géorgie pour attaquer la fameuse route transcaucasienne, tout plein fait pour l'équivalent de 30 centimes d'Euros le litre. Pas chère l'essence à Bakou, ce qui est bien la moindre des choses.
Sur notre chemin, arrêt au hasard dans le petit resto de bord de route de Micha, sympathique personnage édenté au regard rieur. Repas à 3 pour l’équivalent de 8 Euros, tout ce qui nous reste de monnaie avant de sortir du pays, et savoureux moment d’échange où, aidés de google translate, nous essayons le Russe, jusqu’au moment où nous saisissons que lui non plus ne le comprend pas. Eclats de rire et chaleureuses poignées de main pour conclure cette agréable rencontre.


Et pendant ce temps, la moto de Didier est réparée : problème d’oxydation des connecteurs électriques de l’alternateur, réparée en deux temps trois mouvement par Djo notre sorcier de la mécanique, grâce aux « dominos magiques » qu’Alain nous avaient laissé lors de notre passage : un don prémonitoire !

La suite demain avec la route Militaire Transcaucasienne, d’après les guides de voyage l’une des plus dangereuses du monde. Je vous rassure tout de suite, nous sommes (très) bien passés. 
Encore un beau moment.



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